Un enfant sur 160 dans le monde souffre d’une forme d’autisme. L’état des connaissances ne permet pas encore d’en comprendre précisément toutes les causes. Cependant, face à un chiffre non négligeable, il est légitime pour les parents de se poser la question de savoir comment repérer ce trouble autistique et quels en sont les symptômes.
Les signes d’alerte de l’autisme chez l’enfant
Il est difficile de reconnaître les premiers signes de l’autisme car ils se déclarent lentement et de manière subtile au cours de la première année de vie. Il existe différents degrés d’autisme, ainsi que des pathologies et troubles éventuellement associés.
D’après le journaliste scientifique Alain Sousa, pour les bébés et les enfants, quelques symptômes peuvent alerter les parents sur un risque d’autisme :
- absence de babillage ou de gestes pour communiquer avant un an
- aucun mot avant l’âge de 18 mois
- aucune phrase de deux mots de manière spontanée avant deux ans
- perte soudaine de capacités de langage ou une désocialisation brutale.
D’autres signes d’alerte plus discrets peuvent également être évocateurs de soupçons d’autisme :
- peu de sourires en réponse à ceux qu’on lui fait
- pratiquement pas de réponse au prénom.
Il faut tout de même relativiser : ces signes ne veulent pas dire que l’enfant est nécessairement autiste. Pour cela, il est nécessaire d’envisager de consulter un professionnel de santé qui pourra dépister un trouble autistique éventuel.
Les troubles des relations sociales, symptômes de l’autisme
Quelle que soit la forme d’autisme, on peut distinguer trois grands symptômes de ce trouble. C’est ce que l’on nomme “La triade de Wing”. La psychiatre anglaise Lorna Wing, spécialiste de l’autisme, a défini trois catégories de symptômes du trouble autistique : les trouble des relations sociales, les troubles de la communication verbale et non verbale, les troubles du comportement.
Les personnes autistes présentent des perturbations dans les interactions sociales qui se caractérisent tout d’abord par une inconscience de l’existence des sentiments d’autrui. En effet, on constate souvent que l’autiste se comporte comme si l’autre n’était pas là. Il ne répond pas quand on l’appelle, semble ne pas écouter quand on lui parle, semble ne pas avoir d’émotions, évite le contact visuel ou ne répond pas aux signes d’affection. A ceci s’ajoute le fait qu’il a du mal à interagir avec autrui. Ainsi, il ne participe pas aux activités de groupe spontanément et montre de l’indifférence par rapport aux autres. Il peut également montrer peu ou pas d’intérêt pour participer aux jeux (ou en est incapable), reste seul sans s’activer ou s’occupe avec des activités à caractère rituel. La plupart du temps, il ne réagit pas aux sentiments et émotions d’autrui.
D’autres symptômes de l’autisme dans les relations sociales se traduisent par un excès de franchise, un manque de diplomatie, une absence de recherche de contact (parfois même pour satisfaire sa faim), une grande naïveté. Sans être systématiques, ces comportements sont fréquemment constatés chez les personnes avec autisme. Finalement, la personnes autiste a besoin de stabilité et de rituel pour se rassurer, d’où son amour pour les cadres structurés. Elle a aussi du mal à accepter le changement, même anodin. Ces mouvements peuvent provoquer de grandes crises d’angoisse, par exemple si un objet a été déplacé sur son bureau.
Les troubles de la communication verbale et non verbale, symptômes de l’autisme
Les symptômes de l’autisme liés aux troubles de la communication sont fréquemments les premiers motifs de consultation de la famille pour suspicion de surdité. Les personnes avec autisme ont des difficultés à se servir du langage tant verbal que non verbal pour comprendre les autres et pour communiquer avec eux. Elles font part de mutisme, d’incompréhension du langage écrit et parlé, d’incompréhension de l’implicite, de l’ironie, du second degré. Elles prennent donc tout au sens propre et on note des absences d’échanges verbaux constructifs.
Souvent, la personne autiste répète en écho ce qu’elle entend, tendance qu’on appelle écholalie, c’est à dire la répétition inadaptée des derniers mots ou de morceaux de phrases entendus. De plus, les codes de la communication non verbale sont mal maîtrisés : non adaptation des regards, du respect des tours de paroles, incapacité à se mettre à la place de l’autre, à partager un intérêt, hyper-perception, sens du détail…
Certains autistes ont une assez bonne compréhension mais de très faibles capacités d’expression et le langage est réduit à quelques mots. D’autres ont acquis un bon niveau de langage mais cette compétence n’est pas utilisée pour communiquer et se limite à des discours stéréotypés et des répétitions (par exemple, dialogues entendus dans un film). A cela s’ajoute le fait qu’ils ne cherchent pas à jouer avec les autres, non pas qu’ils soient solitaires mais plutôt indifférents.
La communication avec les personnes autistes peut s’avérer très conflictuelle, surtout que ces dernières sont aussi stressées. En effet, l’excitation, la colère, l’automutilation, l’agressivité, les cris et pleurs apparaissent en cas de frustration, elles expriment une incompréhension. De plus, elles présentent des difficultés à suivre une conversation, ou à comprendre les signes d’approbations (sourire, acquiescements, expressions faciales) qui n’ont aucune utilité ni intérêt pour elles, et n’interagissent pas dans une discussion : pas de questions, d’échanges d’idées mais répétitions de mots ou de phrases.
Les troubles du comportement, symptômes de l’autisme
Parmi les symptômes de l’autisme, on note la présence de comportements répétitifs comme, par exemple, la répétition involontaire et rythmique des mêmes mots, gestes ou rituels, ou des actions répétitives. C’est à dire que la personne autiste répète régulièrement les mêmes mouvements et pratique constamment la même activité avec les mêmes objets et manque d’intérêt pour d’autres loisirs.
En fait, leurs centres d’intérêts sont restreints, peu de choses retiennent leur attention, et ils peuvent avoir des conduites répétitives ou des conduites ritualisées qui les rassurent. Comme par exemple, faire toujours la même chose, ranger les choses toujours à la même place ou dans le même ordre, tics…. A ce sujet, on parle de stéréotypie ou comportement stéréotypé, qui désigne un ensemble de gestes répétitifs, réguliers, sans but apparent, mais qui n’ont cependant pas le caractère compulsif des tics ou obsessionnel des tocs.
En fin de compte, l’autisme est une maladie complexe, diverse, et surtout très mal comprise. De ce fait, les différentes thérapies n’ont pas toujours une efficacité absolue, mais peuvent offrir de meilleurs résultats si elles sont utilisées ensemble selon le besoin de l’enfant. L’idéal est d’agir le plus vite possible, car plus tôt l’enfant sera pris en charge, meilleure en sera l’efficacité de la thérapie.